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Yangon

Publié le par julia

Après une heure de vol me voilà enfin au Myanmar. J’embarque dans un taxi pour rejoindre le centre-ville et première remarque : ils roulent à droite et le volant est également à droite !

 

Autres petites choses à savoir :

Ce pays est une dictature contrôlée par une junte militaire. La population est très désireuse de parler avec les étrangers mais selon le sujet (comme la politique et Aung San Suu Kyi) ils parlent tout bas, de peur de représailles. Il leur est pratiquement impossible d’obtenir de vrais papiers d’identité et donc de quitter le pays. La plupart des ressources du pays sont exportées en Chine (avant même de servir à la population) qui a une grosse main mise sur le pays (les chinois possèdent beaucoup de business ici et énormément de produits, pour ne pas dire tous, sont importés de Chine).

Les touristes sont également très contrôlés mais plus « discrètement ». Présentation du passeport à tout va (même pour acheter un billet de train…), taxes aléatoires (5 à 10$ juste pour entrer dans une ville), hôtels particuliers, zones interdites (les frontières, la capitale…), et il n’y a pas de distributeurs de billet. Il faut donc prévoir son budget en liquide (de préférence en $) avant d’arriver sur le territoire et avec des billets tous neufs, sans plis ni aucunes tâches ou ils ne seront pas acceptés !

L’infrastructure hôtelière n’est pas adaptée à l’afflux de touristes croissant et les hôtels bas de gamme ne sont vraiment pas d’un bon rapport qualité prix, cependant ils sont pris d’assaut plusieurs jours à l’avance car la facture grimpe très vite dès que l’on change de catégorie d’hôtel : en gros c’est cher, c’est pourri et c’est la galère mais en général il y’a de l’eau chaude c’est déjà ça !

Pour les appels internationaux, c’est même pas la peine d’y penser, aucun réseau ne passe. On commence à trouver des cybercafés dans les principales villes mais la connexion est affreusement lente et pas toujours bon marché. Pour réserver un hôtel, le seul moyen est d’utiliser des lignes de téléphones tirées dans la rue : original !SAM_4214.JPG

 

Après m’être installée dans mon nouvel hôtel, je commence mon exploration de la ville. Un peu dans le même esprit que Vientiane (Laos) ou Hanoï (Vietnam), Yangon est à taille humaine et ressemble plus à une ville de province qu’à une ancienne capitale. Il y règne une atmosphère assez paisible, les rues sont pleines de petites échoppes et de vendeurs ambulants, le trafic semble assez bien régulé, les gens attendent calmement pour traverser la route et sourient tout le temps !! Les femmes sont belles, très coquettes et toujours bien habillées : elles portent le longyi traditionnel (sorte de longue jupe) et ont le visage recouvert de tanaka (poudre jaune qui aurait des vertus protectrices et serait leur secret de beauté).

Impossible de faire 10m sans se faire arrêter par des Birmans curieux de savoir d’où l’on vient, ce que l’on fait, où on va… et surtout ils veulent toujours rendre service et sans aucune contrepartie ! C’est surement les gens les plus gentils et adorables que j’ai rencontré. Ils n’ont rien (et ce n’est pas peu dire) et vous donnent absolument tout : partageant le thé, un morceau de gâteau, offrant du bétel (cette plante qu’ils mâchouillent à longueur de journée et qui fait saliver rouge), vous guidant à travers la ville alors qu’ils sont en retard pour un RDV, vous donnant un million de bons conseils même si ce n’est pas dans leur intérêt (un money changer m’a conseillé un autre endroit avec un meilleur taux de change !)…

C’en est presque gênant .

Pour la petite histoire, un de mes nouveaux amis a insisté pour m’accompagner à l’autre bout de la ville afin de m’aider à acheter un billet de bus (c’est franchement pas évident si vous ne parlez pas birman !). Comme ce n’était pas vraiment prévu, je n’avais pas assez d’argent sur moi, du coup il a insisté pour m’en  prêter pour mon billet (la honte je sais, mais ils se vexent très facilement si on refuse leur aide). Puis nous sommes revenus à mon hôtel pour que je le rembourse. Il n’a même pas compté les billets et donc n’avait pas vu que je lui avais laissé un pourboire. Du coup après quelques minutes il est revenu pour me rendre ce que je lui avais donné en trop et j’ai dû insister pour qu’il garde la monnaie : INCROYABLE et c’est tout le temps comme ça ! Ils ne cessent de répéter « you are a special guest » ! Ils m’ont expliqué qu’ils ne nous considèrent pas comme des étrangers mais comme des invités.SAM_3976.JPG

 

Je suis allée visiter la pagode Shwedagon, l’un des hauts lieux bouddhistes d’Asie. Cette pagode est constituée d’un grand stûpa central (entièrement recouvert de feuilles d’or et dont le sommet est recouvert de diamants et pierres précieuses) entouré d’une soixantaine d’autres stûpas de toutes les tailles. On y accède par un immense escalier en haut duquel le spectacle est époustouflant, surtout au coucher de soleil et de nuit un vrai bijou. Evidemment, les birmans et les moines se font un plaisir de vous emmener à travers les stûpas pour vous donner les significations des différents temples et statues, vous indiquer les meilleurs endroits pour prendre des photos et aussi pour poser avec vous !SAM_3969.JPG

 

Au passage, je me suis aussi fait une toile. J’aurais jamais pensé aller voir Tintin au ciné en Birmanie ! La salle ressemble à un petit théâtre avec des balcons et le prix des places dépend de l’endroit où l’on s’assoit. Je me suis installée dans la fosse et là encore, juste avant le début du film, l’ouvreuse est venu me voir pour savoir si j’étais bien installée et si je voulais changer de place… Pas vraiment envie d’avoir de traitement de faveur, je suis donc restée au même endroit et j’ai bien fait ! Les birmans sont vraiment marrants et il y a pratiquement autant d’activité dans la salle qu’à l’écran ! Ils commentent tout, discutent, répondent au téléphone, partent avant la fin, arrivent au milieu du film, rigolent à gorge déployée… Un bon moment !

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